CLAUDIO ARRAU
Prodige, dandy, visionnaire
Bande No. 1
Bande No. 1
CLAUDIO ARRAU
THE UNRELEASED BEETHOVEN RECITAL
Lorsqu’il investit la scène de la prestigieuse Hochschule für Musik de Berlin ce 12 mars 1959, Claudio Arrau, à 56 ans, est un artiste au faîte de sa renommée et dans la plénitude de ses qualités pianistiques et intellectuelles. Ce récital Beethoven par le grand Claudio Arrau, capté le 12 mars 1959 à la Hochschule für Muzik de Berlin, totalement inédit, livre une lecture époustouflante des Adieux, de l’Appassionata et de la Sonate Op. 110. Un document exceptionnel.
CLAUDIO ARRAU
THE UNRELEASED BEETHOVEN RECITAL 1959
CLAUDIO ARRAU
THE UNRELEASED BEETHOVEN RECITAL 1959
L'histoire de cette découverte
"Quelle émotion de retrouver cette bande de 1959 dans les archives de la radio berlinoise ! Un récital titanesque, en public, entièrement consacré à Beethoven - l'un des compositeurs de prédilection d'Arrau. La grande majorité des enregistrements du Maître chilien sont réalisés alors qu'il est déjà âgé. Cet enregistrement inédit rend grâce à un artiste alors en pleine possession de ses moyens. Le travail de restauration fut très long et me je souviens que chaque pas franchi dévoilait tout le travail d'Arrau sur la construction, le rubato et son incroyable utilisation de la pédale forte".
Frédéric D'ORIA-NICOLAS
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LES FORMATS DE CETTE DÉCOUVERTE
Diapason
"Comme toujours avec The Lost Recordings, le travail sur le son est remarquable. L'"Appassionata" de Beethoven atteint un mélange de noirceur et d'espoir, d'improvisation et de contrôle absolu."
Une jeunesse démentielle
Claudio Arrau est né en 1903 au Chili. Issu d'une famille de la vieille bourgeoisie catholique et cultivée, le jeune Claudio est cependant, à peine, âgé de 1 an, lorsqu'il voit son père périr dans un accident de cheval. Obligée de subvenir aux besoins de ses trois enfants en bas âge, sa mère souhaite donner des cours de piano à ces derniers. Offrant la possibilité à Claudio Arrau de grandir bercé par les sonorités de l'instrument tout en apprenant les mystères du solfège avant même de savoir lire et écrire.
Dès l'âge de 4 ans, Claudio Arrau est capable de traduire quelques sonates de Beethoven, il est très vite considéré comme un petit prodige et ainsi, éblouit son entourage par ses facilités hors du commun pour la musique. Un an plus tard, il écrit son premier récital public dans sa ville natale, Chillan, avec un programme composé d'œuvres de Mozart, Beethoven et Chopin. Tout va très vite pour Claudio Arrau, si vite, qu'à l'âge de 6 ans, le président chilien, impressionné par sa virtuosité, lui fait parvenir une bourse d'état exceptionnelle pour étudier la musique en Europe, et plus précisément en Allemagne pendant dix ans. C'est donc à seulement 8 ans, que le petit Claudio Arrau accompagné de sa mère et sa sœur, s'installe à Berlin et intègre le prestigieux Conservatoire Stern. Il fera la rencontre de Martin Krauze, figure incontournable de la vie artistique berlinoise, à la fois professeur renommé et critique musical autant redouté qu'admiré, qui deviendra par la suite, son mentor.
Aussitôt le courant passe entre la maître et l'élève. Krauze reconnaît, dans Claudio Arrau, un véritable talent brut à modeler selon ses principes rigoristes tandis que le jeune garçon, loin de son Chili natal, trouve dans cette figure d'autorité, le substitut du père qu'il n'a que très peu connu. Lors de son mentorat, Claudio Arrau affinera sa technique, au point d'être capable de jouer dès l'âge de 11 ans des oeuvres considérées comme les plus exigeantes du répertoire : "Les études d'exécution transcendante" de Liszt ou encore "Les Variations Paganini" de Brahms.
Une réussite précoce
Cependant, Claudio Arrau n'a que 15 ans lorsque Martin Krauze meurt de la grippe. Par fidélité, il refusera de suivre l'enseignement de quiconque et choisira de poursuivre son apprentissage en autodidacte. Dans la foulée, il effectue ses débuts de concertiste au Royal Albert Hall de Londres et joue à Berlin avec l'Orchestre Philarmonique.
Sous la houlette de Karl Muck, il effectue sa première grande tournée européenne, accompagné par des chefs illustres comme Nikisch, Furtwängler ou encore Mendelberg. A respectivement 16 et 17 ans, il remporte le célèbre Concours International de Piano Franz Liszt et, auréolé de cette gloire naissante, entreprend durant l'année 1921, une grande tournée en Amérique du Sud et aux Etats-Unis avec des concerts à New-York, Boston ou encore Chicago. De retour sur le vieux continent, il remporte à 24 ans le Grand Prix International des Pianistes de Genève et commence à enregistrer ses premiers disques, étendant considérablement le champ de ses références en mettant à son répertoire des compositeurs allant de Bach à Debussy en passant par les grands romantiques allemands comme Beethoven, Brahms, Schubert, Schumann mais aussi Mozart, Liszt, Chopin et Schoenberg. Tout se passe bien pour Claudio Arrau dans sa carrière, dans les années 30, il effectue deux tournées consécutives en Union Soviétique et consolide encore sa réputation en interprétant en un marathon de 12 récitals, la totalité de l'oeuvre clavier de Jean Sébastien Bach, contribuant ainsi, pour une part, à la réhabilitation en cours du compositeur.
Le début d'une nouvelle vie
Suite à la guerre qui fait rage en Europe, Claudio Arrau quitte l'Allemagne pour premièrement retourner s'installer au Chili où il fondera une école de musique puis, partira, ensuite, s'installer aux Etats-Unis après une tournée triomphale. En 1979, il obtient la nationalité américaine et commence une nouvelle vie. Il oscille entre le métier d'enseignant, une énorme activité de concertiste et un enregistrement intensif, notamment pour la firme Philips. Claudio Arrau, reconnu alors, comme l'un des plus grands interprètes du grand Beethoven, multipliera les performances publiques des sonates, enregistrant entre 1962 et 1966, une première intégrale entrée par la suite dans la légende.
Multipliant les honneurs et les distinctions officielles à l'international, célébré à l'occasion de ses 80 et 85 ans comme l'un des monuments de l'histoire du piano au 20ème siècle, Claudio Arrau ne cessera jamais ses activités et ne ralentit jamais la cadence jusqu'à sa disparition le 9 juin 1991. Ses ultimes albums, parus en partie à titre posthume et consacrés à Beethoven, Schubert, Debussy et Bach, sonnent aujourd’hui comme le testament artistique bouleversant d’un géant d’une étoffe prodigieuse.
"Lorsque je joue, je suis en extase; c'est pour cela que je vis"
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