SAMSON FRANÇOIS
Le Poète magnétique
Bande No. 1
Bande No. 1
SAMSON FRANÇOIS
THE UNRELEASED SWISS RECORDINGS
Dès les premières notes des Papillons de Schumann, enregistrées dans les studios de la RTS de Genève en 1961, on comprend pourquoi l’interprétation si naturelle de Samson François opère la synthèse entre les deux théories de la musique, celle de Rameau qui ne voit en elle que rythme et ordre, et celle de Jean-Jacques Rousseau, pour qui elle est l’expression la plus pure du sentiment. Samson parvient à tirer les essences les plus concentrées pour nous livrer une des plus envoûtantes lectures de cette œuvre de jeunesse inspirée d’un bal masqué. Les deux Romances sans paroles de Mendelssohn qui suivent, immortalisées à la même date, sont façonnées à partir de la même matière. Et l’on s’interroge après avoir été hypnotisé par cette sonorité à la tenue infinie, au délicat cisèlement des articulations de l’accompagnement, au legato idéal, à ce rubato d’une élégance inouïe qui se greffe sur une pulsation idéale : y a-t-il de lecture plus envoûtante de ces miniatures que celles-ci ?
SAMSON FRANÇOIS
THE UNRELEASED SWISS RECORDINGS
SAMSON FRANÇOIS
THE UNRELEASED SWISS RECORDINGS
L'histoire de cette découverte
"Nous remontons la piste de ces enregistrements grâce à l'un de nos clients. Un collectionneur privé détiendrait des enregistrements inédits réalisés en Suisse, du grand Samson François sur bandes magnétiques. Après des semaines de discussion, cette personne accepte de nous faire parvenir les deux bandes en question. Il s'agit de captations en studio et en public. Nous choisissons notre magnétophone MCI pour les lire. Je suis littéralement bouleversé par ce que j'entends et je me mets à écouter en boucle les Papillons, les Romances sans paroles, les Etudes de Liszt... Je n'ai jamais entendu ces oeuvres jouées ainsi. Chaque phrasé, chaque intonation et chaque couleur m'hypnotise. Les prises de son révèlent des époques très différentes et certaines pièces n'ont pas été enregistrées sur bande mais sur des matrices en gravure directe puis reportées sur ces bandes au début des années 60. Il nous a fallu beaucoup d'efforts pour identifier les dates et les lieux des enregistrements et nous avons passé un temps infini pour restaurer et ainsi immortaliser ce trésor musical absolu".
Frédéric D'ORIA-NICOLAS
Chercheur de trésors musicaux
LES FORMATS DE CETTE DÉCOUVERTE
Le Journal du Dimanche
"Les restaurations de The Lost Recordings sont dignes de celles consacrées aux toiles de Maîtres"
C'est le mystère qui entoure le pianiste Français, Samson François qui naît le 18 mai 1924 à Francfort-sur-le-Main.
La Force et l'Esprit
Son père travaillant comme diplomate au Consulat de France à Francfort-sur-le-Main, Samson François naît en Allemagne et est prénommé par sa mère, Rose : Samson, pour la force, et Pascal, pour l'esprit. Durant son enfance, il vivra ici ou là à travers l'Europe, au gré des mutations professionnelles de son père. Il commence le piano à l'âge de deux ans et, d'après ses déclarations, sujettes à caution2, étudie en Italie avec Pietro Mascagni, qui l'aurait encouragé à donner son premier concert à six ans : un concerto de Mozart sous la direction du compositeur italien. Ensuite, avec Cyril Licar, qui lui présente des compositions de Béla Bartók, il étudie au conservatoire de Belgrade où il obtient le premier prix. Après des études de 1932 à 1935 au Conservatoire de Nice, où il obtient également le premier prix, il attire l'attention d'Alfred Cortot, qui l'encourage à aller à Paris étudier avec Yvonne Lefébure à l'École Normale de musique. Il complète également son apprentissage avec Cortot (qui dira de lui qu'il était presque impossible de lui apprendre quelque chose), et étudie l'harmonie avec Nadia Boulanger. En 1938 il rejoint le Conservatoire de Paris, où il a pour maître Marguerite Long et où il obtient le premier prix en 1940.
Le goût du risque
En 1943 il est le premier lauréat du concours Long-Thibaud et commence une carrière « étincelante », devenant alors « le plus remarquable représentant de l'école française du piano » selon le nouveau dictionnaire des Interprètes d'Alain Pâris.
Après la guerre, durant laquelle il donne plusieurs concerts organisés par le producteur britannique Walter Legge, dans des usines et camps militaires en Angleterre, il entreprend régulièrement des tournées à travers l'Europe. En 1947 il donne ses premiers concerts aux États-Unis, où il rencontre un grand succès, notamment à New York, où il joue le Concerto pour piano no 5 en sol majeur de Prokofiev sous la direction de Leonard Bernstein. Il y reviendra en 1959, jouant au Carnegie Hall, également avec Bernstein. Il se produit alors un peu partout dans le monde et sera notamment le premier pianiste occidental à être invité en URSS en 1956, et par la Chine populaire, en 1964.
Le 4 février 1959, Samson François est l'invité vedette de la première émission de Discorama, émission télévisée de l'ORTF produite par Denise Glaser.
Une disparition prématurée
Samson François est victime d'une crise cardiaque en plein concert un jour de 1968. Dédaignant de se soigner, il est à nouveau frappé d'un infarctus à Paris le 22 octobre 1970 et meurt le jour même après avoir été transporté d'urgence à l'Hôtel-Dieu. N'ayant pas pu enregistrer les Études, livre I, il n'a pas terminé son intégrale de l'œuvre pour piano de Debussy.
"J’aurais voulu passer un pacte avec le diable, mais il n’a pas voulu de moi"
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