Une enfance banale

Stan Getz est né le 2 février 1927 à Philadelphie et vit une enfance modeste à New-York avec ses parents d'origine ukrainienne. Attiré par la musique, il se met au basson et à la contrebasse avant d'opter pour le saxophone et y révéler des dons exceptionnels. Il n'a que 16 ans quand il rejoint les pupitres du big band swing de Jack Teagarden puis dans la foulée les plus grands orchestres blancs de l'époque.

Le début d'une longue carrière remarquable

Remarqué par Woody Herman, célèbre chef d'orchestre de The Second Herd, Stan Getz devient le soliste attitré de l'orchestre Four Brothers constituant avec Zoot Sims, Herbie Steward et Serge Chaloff, un groupe de jeunes saxophonistes talentueux qui allait entrer dans la légende. Influencé par Lester Young et son style nonchalant, Getz régale avec son improvisation historique sur la ballade de Early Autmn en 1948. Il devient chef de file incontesté du nouveau courant au lyrisme distancié et sophistiqué. Cependant, très vite, il se distancie de l'influence de Lester Young. Dès 1949, il quitte l'orchestre de Woody Herman et fonde son propre quartet en compagnie d'Horace Silver. Il continue son travail et muscle son jeu sans jamais perdre pour autant la maîtrise d'une sonorité au velours incomparable. Il voyage donc en Europe, crée un quintet télépathique avec Jimmy Rainey et participe aux tournées du Jazz At The Philarmonic. Multipliant les séances avec les plus grands jazzmen de l'époque, de Dizzy Gillespie à Oscar Peterson, le saxophoniste est sur tous les fronts malgré des grands problèmes de toxicomanie.

Un nouveau départ

Après une escapade de 2 ans à Stockholm pour se ressourcer, Stan Getz retourne au USA en 1960 et découvre une scène en pleine recomposition avec à sa tête John Coltrane et Sonny Rollins imposant un tout nouveau style : le free jazz. Afin d'insuffler un nouveau souffle à sa carrière, il cherche sa place dans cette nouvelle scène. Il enregistre alors Jazz Samba avec Charlie Byrd qui rencontre un succès immédiat auprès du public et ouvre le champ aux métissages les plus divers entre jazz et rythmes brésiliens. Stan Getz va creuser pour explorer toutes les facettes de cette esthétique hybride et va signer avec Antonio Carlos Jobim et Joao Gilberto le mythique album Getz/Gilberto, un chef d'œuvre insurpassé du genre avec la chanteuse Astrud Gilberto.

Jouissant désormais d'une reconnaissance à l'international, Stan Getz continue son exploration des formes de jazz plus sophistiquées. Au tournant des années 70, il signe un des plus beaux disques de sa carrière "Dynasty" retrouvant dans un registre résolument lyrique, la véhémence et la fougue qui le caractérisait étant jeune. Stan Getz va tout au long des années 70, alterner les styles et les registres passant de climats "en fusion" marqués par la révolution jazz-rock en cours à des contextes plus classiques aux côtés de Bill Evans tout en continuant de célébrer les affinités électives entre jazz et bossa-nova. Durant les dernières années de sa vie, Stan Getz va revenir à un jazz plus traditionnel et privilégier son goût pour les pianistes les plus raffinés.

La fin d'une ère

Stan Getz disparaît le 6 juin 1991 des suites d'un cancer du foie.