Erroll Garner

THE UNRELEASED BERLIN STUDIO RECORDING 1967

ERROLL GARNER - THE UNRELEASED BERLIN STUDIO RECORDING 1967 - TELECHARGEMENT HD
ERROLL GARNER - THE UNRELEASED BERLIN STUDIO RECORDING 1967 - TELECHARGEMENT HD

Erroll Garner - la magie venue des Cieux

Adulé par ses pairs qui n’hésitèrent jamais à le placer au panthéon des génies les plus purs et spontanés que le jazz ait engendré, autant que par le grand public, qui instinctivement vit en lui, au même titre que Duke Ellington, Count Basie ou Ella Fitzgerald, l’un de ces magiciens de l’âge d’or capables de transmuer la souffrance et l’humiliation au cœur de l’expérience afro-américaine non pas en colère et ressentiment mais en pulsion de vie et débordement d’allégresse — Erroll Garner, quarante-cinq ans après sa mort, n’en continue pas moins de constituer une énigme dans l’histoire de la musique populaire américaine du 20e siècle tant son style éblouissant, s’émancipant radicalement de toute forme d’allégeance à quelque courant que ce fut, demeure toujours aussi parfaitement unique qu’insituable.

Né en 1921 à Pittsburgh, Pennsylvanie (d’où est issue une lignée de pianistes majeurs qui, de Earl Hines à Ahmad Jamal en passant par Billy Strayhorn, influèrent en profondeur sur les orientations esthétiques du jazz classique), Erroll Garner - totalement autodidacte mais doué d’une oreille prodigieuse - s’est, dès son plus jeune âge, forgé un style bien à lui, synthétisant les apports des grands maîtres du piano stride (James P. Johnson, Fats Waller) comme de l’ère swing (Earl Hines, Art Tatum), tout en gardant une oreille suffisamment attentive aux avancées de la modernité pour qu’en 1947, à peine installé à New York, le pape du bebop en personne, Charlie Parker, l’invite à participer à une séance, entrée depuis dans la légende… Pour autant, adepte d’une conception orchestrale du clavier influencée par la tradition des big bands swing et d’un rapport à l’improvisation viscéralement lié à la mélodie, Garner gardera toujours ses distances avec l’intellectualisme et le formalisme du bebop, préférant cultiver son jardin en marge des tumultes et des révolutions en un “art du trio” aussi atypique qu’intemporel qui trouvera son apothéose en 1955 avec le succès public international de l’album live “Concert by the Sea”.

Multipliant dès lors les tournées triomphales partout dans le monde, afin de diffuser auprès d’un public enthousiaste les séductions d’une musique généreuse, virtuose et gorgée d’un swing proprement irrésistible, Erroll Garner, sans jamais dévier de sa ligne, continuera néanmoins d’innover, transformant dès le milieu des années 50 son trio en quartet en y intégrant un percussionniste adepte des rythmes afro-cubains et en expérimentant sur disque des formules orchestrales parfois très ambitieuses — ainsi qu’en atteste l’album “Up in Erroll’s Room” enregistré en novembre 1967 qui fait entendre l’orchestre du pianiste accompagné d’une section de cuivres rutilante parfaitement “moderniste”.

C’est précisément quelques semaines seulement avant l’enregistrement de cet album atypique qu’Erroll Garner se retrouva en studio à Berlin à la tête de sa toute nouvelle formation composée d’Ike Isaaks à la contrebasse, Jimmy Smith à la batterie et Jose Mangual aux bongos, pour une séance aussi brève qu’inspirée, curieusement demeurée inédite à ce jour. Développant dans une ambiance délicieusement détendue, les séductions d’un répertoire familier agrégeant à une poignée de standards intemporels (Autumn Leaves, The Shadow of your Smile, Blue Moon, These Foolish Things) deux thèmes originaux parmi lesquels sa composition fétiche Misty, le pianiste superbement secondé par une section rythmique à la fois élégante, minimaliste et pneumatique y offre tout simplement et comme par inadvertance la quintessence de sa poétique. Déclinant, avec cette incomparable sensation de facilité qui de tout temps aura été sa signature, les principales qualités de son style fluide, léger, tout en rebonds et digressions, Erroll Garner comme touché par la grâce, semble ici constamment inventer la musique au présent, sans l’ombre d’une préméditation — mélodies enchanteresses, rythmes endiablés et ornementations baroques s’écoulant de son clavier comme d’une corne d’abondance inépuisable. Cette musique de la joie de vivre, dont l’exubérante légèreté sonne souvent comme une sorte de pudeur et de délicatesse paradoxales, n’a pas son équivalent aujourd’hui. Ces bandes sauvées de l’oubli n’en sont que plus indispensables.

24bit/176.4 kHz AIFF audio files. Livret 16 pages au format pdf inclus.

Face A

  • Autumn Leaves
  • These Foolish Things
  • The Shadow of Your Smile

  • Face B

  • Like It Is
  • Misty
  • Blue Moon
  • Thanks for the Memory

    • Erroll Garner, Piano
    • Jose Mangual, Bongos
    • Ike Isaacs, Bass
    • Jimmie Smith, Drums

    Enregistré au Studio III de la RBB, Berlin, le 2.XI.1967
    STEREO ℗ 1967 RBB

    Remasterisé par © 2023 THE LOST RECORDINGS à partir des bandes analogiques originales


    TELECHARGEMENT HD | 12€

    Erroll Garner - la magie venue des Cieux

    Adulé par ses pairs qui n’hésitèrent jamais à le placer au panthéon des génies les plus purs et spontanés que le jazz ait engendré, autant que par le grand public, qui instinctivement vit en lui, au même titre que Duke Ellington, Count Basie ou Ella Fitzgerald, l’un de ces magiciens de l’âge d’or capables de transmuer la souffrance et l’humiliation au cœur de l’expérience afro-américaine non pas en colère et ressentiment mais en pulsion de vie et débordement d’allégresse — Erroll Garner, quarante-cinq ans après sa mort, n’en continue pas moins de constituer une énigme dans l’histoire de la musique populaire américaine du 20e siècle tant son style éblouissant, s’émancipant radicalement de toute forme d’allégeance à quelque courant que ce fut, demeure toujours aussi parfaitement unique qu’insituable.

    Né en 1921 à Pittsburgh, Pennsylvanie (d’où est issue une lignée de pianistes majeurs qui, de Earl Hines à Ahmad Jamal en passant par Billy Strayhorn, influèrent en profondeur sur les orientations esthétiques du jazz classique), Erroll Garner - totalement autodidacte mais doué d’une oreille prodigieuse - s’est, dès son plus jeune âge, forgé un style bien à lui, synthétisant les apports des grands maîtres du piano stride (James P. Johnson, Fats Waller) comme de l’ère swing (Earl Hines, Art Tatum), tout en gardant une oreille suffisamment attentive aux avancées de la modernité pour qu’en 1947, à peine installé à New York, le pape du bebop en personne, Charlie Parker, l’invite à participer à une séance, entrée depuis dans la légende… Pour autant, adepte d’une conception orchestrale du clavier influencée par la tradition des big bands swing et d’un rapport à l’improvisation viscéralement lié à la mélodie, Garner gardera toujours ses distances avec l’intellectualisme et le formalisme du bebop, préférant cultiver son jardin en marge des tumultes et des révolutions en un “art du trio” aussi atypique qu’intemporel qui trouvera son apothéose en 1955 avec le succès public international de l’album live “Concert by the Sea”.

    Multipliant dès lors les tournées triomphales partout dans le monde, afin de diffuser auprès d’un public enthousiaste les séductions d’une musique généreuse, virtuose et gorgée d’un swing proprement irrésistible, Erroll Garner, sans jamais dévier de sa ligne, continuera néanmoins d’innover, transformant dès le milieu des années 50 son trio en quartet en y intégrant un percussionniste adepte des rythmes afro-cubains et en expérimentant sur disque des formules orchestrales parfois très ambitieuses — ainsi qu’en atteste l’album “Up in Erroll’s Room” enregistré en novembre 1967 qui fait entendre l’orchestre du pianiste accompagné d’une section de cuivres rutilante parfaitement “moderniste”.

    C’est précisément quelques semaines seulement avant l’enregistrement de cet album atypique qu’Erroll Garner se retrouva en studio à Berlin à la tête de sa toute nouvelle formation composée d’Ike Isaaks à la contrebasse, Jimmy Smith à la batterie et Jose Mangual aux bongos, pour une séance aussi brève qu’inspirée, curieusement demeurée inédite à ce jour. Développant dans une ambiance délicieusement détendue, les séductions d’un répertoire familier agrégeant à une poignée de standards intemporels (Autumn Leaves, The Shadow of your Smile, Blue Moon, These Foolish Things) deux thèmes originaux parmi lesquels sa composition fétiche Misty, le pianiste superbement secondé par une section rythmique à la fois élégante, minimaliste et pneumatique y offre tout simplement et comme par inadvertance la quintessence de sa poétique. Déclinant, avec cette incomparable sensation de facilité qui de tout temps aura été sa signature, les principales qualités de son style fluide, léger, tout en rebonds et digressions, Erroll Garner comme touché par la grâce, semble ici constamment inventer la musique au présent, sans l’ombre d’une préméditation — mélodies enchanteresses, rythmes endiablés et ornementations baroques s’écoulant de son clavier comme d’une corne d’abondance inépuisable. Cette musique de la joie de vivre, dont l’exubérante légèreté sonne souvent comme une sorte de pudeur et de délicatesse paradoxales, n’a pas son équivalent aujourd’hui. Ces bandes sauvées de l’oubli n’en sont que plus indispensables.

    24bit/176.4 kHz AIFF audio files. Livret 16 pages au format pdf inclus.

    Face A

  • Autumn Leaves
  • These Foolish Things
  • The Shadow of Your Smile

  • Face B

  • Like It Is
  • Misty
  • Blue Moon
  • Thanks for the Memory

    • Erroll Garner, Piano
    • Jose Mangual, Bongos
    • Ike Isaacs, Bass
    • Jimmie Smith, Drums

    Enregistré au Studio III de la RBB, Berlin, le 2.XI.1967
    STEREO ℗ 1967 RBB

    Remasterisé par © 2023 THE LOST RECORDINGS à partir des bandes analogiques originales