JOHN COLTRANE
Le Guide
Bande No. 1
Bande No. 1
JOHN COLTRANE
LIVE IN FINLAND 1961 • 1962
Voilà plusieurs années que nous rêvions de retrouver un inédit de Coltrane. Il aura fallu près de 8 ans et d’innombrables recherches pour que cela se réalise. 1961 et 1962 sont probablement les années les plus importantes de la carrière de Trane : il est alors accompagné alors de McCoy Tyner, Elvin Jones et d’Eric Dolphy – son ami de toujours qui s’éteindra brutalement en 1964. Ces enregistrements sont de véritables moments d’histoire et la version de "My Favorite Things" interprétée au Kulttuuritalo d’Helsinki est sans doute aucun l’une des plus grandes jamais enregistrées.
JOHN COLTRANE
LIVE IN FINLAND 1961 • 1962
JOHN COLTRANE
LIVE IN FINLAND 1961 • 1962
L'Histoire de cette découverte
"C’est grâce à la persévérance d’Ulf Drechsel que nous parvenons enfin à échanger avec les archives Finlandaises Yle. Il aura fallu près d'un an afin d’écouter les premiers extraits audio. Parmi des enregistrements inédits d’Ella Fitzgerald, Bill Evans, Sarah Vaughan et Ben Webster figurent deux concerts de John Coltrane ! Malheureusement, le son de ces derniers nous laisse penser que les bandes sont inexploitables.
Ce n’est qu’en juillet 2025 que nous nous rendons avec tout notre matériel à Helsinki. Pendant plus de 4 jours complets, nous écoutons des dizaines de bandes originales. Le dernier matin, alors qu’il nous reste du temps, nous décidons d’écouter les bandes de Coltrane – sans grand espoir. Nous installons la première sur notre magnétophone. Les premières secondes sont remarquables mais la qualité sonore se dégrade très vite : jamais une bande n’avait laissé autant de dépôt sur les têtes de notre magnétophone !
Nous décidons de lire la bande minute par minute et d’avoir recours à un nettoyage à l’alcool entre chaque lecture. Le résultat est sans comparaison possible avec les extraits que nous avions entendus préalablement. Après des semaines de restauration, nous sommes fiers de vous présenter cette première édition – historique - du John Coltrane Quartet à Helsinki."
Frédéric D'ORIA-NICOLAS
Chercheur de trésors musicaux
LES FORMATS DE CETTE DÉCOUVERTE
Le Journal du Dimanche
"Les restaurations de The Lost Recordings sont dignes de celles consacrées aux toiles de Maîtres"
Les débuts d’un chercheur de sons
Né en 1926 en Caroline du Nord, John Coltrane grandit dans un univers marqué par la foi et la musique. Très tôt, il se passionne pour le saxophone et fait preuve d’une rigueur de travail exceptionnelle. Après la Seconde Guerre mondiale, il s’impose dans les clubs de Philadelphie avant d’intégrer l’orchestre de Dizzy Gillespie à la fin des années 1940. Cette période est celle de l’apprentissage, de l’écoute et de la curiosité insatiable. Coltrane découvre Charlie Parker, Bud Powell et l’école du bebop qui bouleversent sa conception du jazz. Il comprend que la musique n’est pas seulement un langage, mais une quête spirituelle et collective. Chez lui, chaque note devient un pas vers la compréhension du monde et des autres.

L’alliance avec Miles Davis et la quête du son absolu
Les années 1950 marquent la rencontre décisive avec Miles Davis. Ensemble, ils façonnent le jazz moderne, notamment à travers les sessions de Kind of Blue où Coltrane découvre la liberté du jeu modal. Tandis que Miles semble incarner la grâce naturelle, « Trane » se distingue par une discipline quasi mystique : il joue jour et nuit, en quête d’une perfection inaccessible. Leur collaboration est aussi passionnée que tumultueuse, Miles déplorant les excès de son partenaire miné par la drogue et l’alcool. Mais Coltrane, animé d’une énergie inextinguible, ne cesse d’expérimenter. Il rencontre Thelonious Monk, Yusef Lateef, Sonny Rollins, McCoy Tyner, Elvin Jones et Eric Dolphy — autant d’esprits libres qui partagent avec lui le désir d’explorer des territoires harmoniques nouveaux, jusqu’à créer un style inédit que le critique Ira Gitler qualifiera de sheets of sound.
L’âge d’or du quartet et la révélation spirituelle
Au tournant des années 1960, Coltrane fonde son quartet mythique avec McCoy Tyner, Jimmy Garrison et Elvin Jones. Ensemble, ils repoussent les limites du jazz en conjuguant virtuosité technique et intensité émotionnelle. Les concerts d’Helsinki de 1961 et 1962 en témoignent : versions envoûtantes de My Favorite Things ou de Impressions, où la musique devient une prière en mouvement. Coltrane transcende les grilles harmoniques traditionnelles pour atteindre une forme de liberté totale. Sa musique se fait méditation, exploration de l’invisible. L’improvisation devient un moyen d’unir les âmes, de faire vibrer le collectif. La mort soudaine d’Eric Dolphy en 1964 le bouleverse profondément et renforce son désir de donner à sa musique une dimension spirituelle universelle.
L’héritage d’un prophète du jazz
À la fin de sa vie, Coltrane s’éloigne des structures conventionnelles pour s’aventurer vers un langage mystique et cosmique, culminant avec A Love Supreme en 1965, véritable offrande à Dieu. Sa musique devient pure lumière, son souffle un vecteur d’élévation. Miles Davis dira plus tard que Trane « s’était transformé en diamant », image juste d’un musicien devenu symbole de pureté et de transcendance. Derrière l’ascète se cachait pourtant un homme d’une profonde humanité, obsédé par la communion entre musiciens, animé par une bienveillance exigeante. En 1967, à quarante ans à peine, John Coltrane s’éteint, laissant une empreinte indélébile. Plus qu’un saxophoniste, il fut un guide spirituel : un phare dont la lumière éclaire encore les générations de musiciens qui marchent, à leur tour, sur le chemin de la quête infinie.
"Ma musique est l’expression spirituelle de ce que je suis – ma foi, mon expérience, mon être." John Coltrane
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